Dans un précédent article, nous vous avions présenté trois techniques de baroudeurs permettant de survivre en pleine nature, dont la récolte de la sève de bouleau.
Les canicules actuelles rappellent que l’eau est une denrée rare et précieuse. En cas de forte chaleur, notre organisme a besoin de boire régulièrement et suffisamment. Mais, il suffit d’une simple panne en rase campagne, d’une balade qui ne se passe pas comme prévu ou d’une longue coupure d’eau pour souffrir du manque d’eau. Découvrez quelques astuces pour avoir de l’eau potable facilement !
Sommaire
Trouver de l’eau potable en pleine nature
L’être humain peut survivre 3 semaines sans manger, 3 jours sans boire et 3 minutes sans respirer. 3 jours, ça peut paraître long… Mais c’est également très court. Imaginez une simple balade en forêt, une bête chute et une cheville foulée, le portable qui ne passe pas et finalement, la balade de quelques heures peut vite considérablement s’allonger. Autant connaître quelques techniques pour être préparé au cas où.
Bien évidemment, avant toute balade en pleine nature, il est indispensable de prévoir de l’eau et de quoi se nourrir en conséquence mais un imprévu est vite arrivé : une gourde qui fuit, un coup de chaleur qui fait consommer davantage d’eau, une simple maladresse…
Trouver un point d’eau
L’eau peut se trouver relativement facilement mais l’eau potable est en revanche bien plus rare. L’eau stagnante est à éviter et à ne pas boire directement : les flaques et mares contiennent des bactéries, parasites, insectes, déjections animales…
Le mieux est de trouver une rivière, un ruisseau ou un lac. En remontant le cours d’eau, vous trouverez la source fraîche. Observez bien les pierres et les roches. Si elles sont humides, de l’eau passe à proximité.
Mais l’eau n’est pas forcément visible et il faudra faire preuve d’ingéniosité pour la récolter.
Purifier son eau
Cela demande un peu de matériel et de pratique, ce qui, selon les circonstances, n’est pas toujours évident.
Il y a la méthode du puits solaire. Creusez un trou d’une quarantaine de centimètres de profondeur et de 50 centimètres de largeur. Placez au fond un récipient et mettez autour de ce récipient de la végétation verte. Recouvrez votre trou d’un film plastique, maintenu par des pierres ou du bois. Sur votre film plastique, mettez une pierre à la hauteur de votre récipient (pas trop lourde pour ne pas déchirer le film). Le soleil chauffera le puits, l’eau va s’évaporer de la végétation et se plaquera contre le film plastique avant de s’accumuler dans le récipient. Attention à ne pas utiliser de plantes toxiques !
Si vous disposez de réservoirs et de quoi faire du feu, vous pouvez purifier de l’eau stagnante. Si vous avez le moindre doute sur l’eau (risque de contamination chimique), ne l’utilisez pas. Remplissez un récipient en métal avec l’eau, placez-le sur le feu en le recouvrant (pierre, feuille, film plastique,…). Placez un tuyau (si vous avez un camel bag, ce tuyau fera l’affaire !) dans le récipient mais en prenant garde à ne pas le mettre dans l’eau en ébullition. A l’autre extrémité du tuyau, mettez votre second récipient et attendez. Cette technique est aussi valable pour l’eau de mer. Trop salée, elle ne peut pas être consommée directement au risque de subir une déshydratation fatale.
Il existe aussi dans le commerce (pour les prévoyants qui ont fait leurs emplettes avant de partir) des pailles filtrantes. Elles permettent d’aspirer l’eau en pleine nature tout en se protégeant d’éventuelles infections. Les impuretés et les bactéries (comme le choléra) sont filtrées et l’eau est bonne à la consommation. Cependant, la paille filtrante laisse passer les virus et il est recommandé dans les régions à risque de faire bouillir l’eau au préalable.
Pluie, neige, rosée
Selon le lieu et les conditions météorologiques, de précieuses ressources en eau sont à votre disposition.
La neige peut être consommée mais pas directement. Sa température est trop froide pour votre organisme donc il faut la faire fondre au préalable dans un récipient. L’idéal est de réussir à la faire fondre sur un feu, en plus, en la portant à ébullition, cela va détruire les bactéries pouvant s’y trouver. L’eau de neige est naturellement déminéralisée. Elle ne doit pas être consommée de façon excessive et régulière. Si vous le pouvez, ajouter un peu de sel avant de la consommer. Si vous n’avez pas la possibilité de faire du feu, la neige peut être naturellement fondue en la plaçant dans un récipient fermé, placé sous des vêtements. Il faudra juste être patient.
Pluie et rosée permettent aussi de vous fournir en eau. Pour récolter cette eau, plusieurs astuces sont possibles :
– Placez des vêtements au sol et essorez-les quand ils sont mouillés.
– Déployez une bâche au sol (n’utilisez pas de sacs poubelle, traités chimiquement). Pour une collecte plus efficace, placez cette bâche sur de l’herbe.
– Collectez l’eau sur les feuilles des arbres (en évitant les plantes toxiques).
Ces techniques sont régulièrement présentées lors de stages de survie.
Trouver de l’eau potable près des habitations
Cela peut paraître étonnant mais il est possible de manquer d’eau en étant à proximité d’habitations.
Un simple concours de circonstances peut vous amener à être dans cette situation. Imaginez un problème à votre véhicule, un portable non chargé ou une zone mal couverte et la situation peut vite s’empirer.
Bien sûr, la solution la plus pratique consisterait à toquer à la porte d’une habitation mais les résidents peuvent ne pas être là, ne pas vous entendre ou refuser d’ouvrir. Selon les régions, il n’est pas certain de trouver un commerce ouvert ou même de trouver un commerçant complaisant si vous n’avez pas d’argent sur vous. Les fontaines publiques sont parfois coupées… ou inexistantes !
Bien souvent, les cimetières ont de l’eau à disposition, souvent potable. Cette astuce est vraiment très pratique, surtout si vous pratiquez assez souvent de la randonnée.
N’utilisez surtout pas de l’eau provenant de bouches à incendie : c’est illégal, cela nuit au travail des pompiers en cas d’incendie, la pression est dangereuse et il y a un risque d’électrocution.
En plein été, les agriculteurs arrosent aussi régulièrement leurs champs. Elle peut être collectée comme indiqué précédemment. Mais attention, elle n’est que très rarement potable et il convient de prendre aussi les précautions nécessaires.
Avoir de l’eau potable chez soi
Facile ! Il suffit d’ouvrir son robinet !
Et pourtant… Sans aller dans le catastrophisme, il peut arriver que vous ayez un problème d’eau potable à domicile.
Une canalisation cassée, une voie de communication bloquée, cela peut arriver même sous nos latitudes. Généralement, les pouvoirs publics réagissent et mettent à la disposition de la population des bouteilles d’eau mais parfois cela peut prendre plus de temps que prévu ou les circonstances sont telles que les secours ne peuvent pas intervenir dans l’immédiat.
Toutes les techniques précédemment évoquées fonctionnent, le matériel sera plus facile à avoir sous la main !
A domicile, vous pouvez aussi avoir des récupérateurs d’eau de pluie. Pour éviter la prolifération de moustiques, ils doivent être couverts et bien que leur usage principal sert à arroser les jardins, ils peuvent aussi vous fournir une eau pouvant être consommée, après les précautions nécessaires (filtration, chauffe…).
Bien évidemment, toutes les astuces « urbaines » ne fonctionnent qu’au sein de sociétés stables, non hostiles. Selon les régions du monde, l’accès à l’eau potable n’est pas garanti, même en ville. Les techniques présentées sur la recherche d’eau potable en pleine nature sont donc à appliquer.